Monday 29 July 2013

Changement dans la méthodologie pour "mieux" évaluer le PIB américain

Deux jours avant d'annoncer les chiffres de la croissance au deuxième trimestre, qui devraient être décevant si l'on en croit les prévisions mitigées du FMI, le Bureau d'analyse économique (BEA) américain,équivalent de l'Insee,va annoncer un changement de taille dans sa méthodologie.
Pour "mieux" évaluer le PIB américain, les statisticiens ont en effet planché sur des nouvelles façons d'inclure l'apport de la production intellectuelle dans l'économie nationale. Cette nouvelle méthode entrera en vigueur le 31 juillet, à la faveur d'une révision, qui intervient tous les cinq ans, de la comptabilité nationale, et doit être rendue publique et détaillée lors d'une conférence de presse, lundi 29 juillet. Il s'agit du plus important changement méthodologique concernant l'économie américaine depuis 1929.
Ce changement de cap comptable, recommandé par les Nations Unies en 2008, commence tout juste à être mis en oeuvre de par le monde. Pour l'instant, seuls l'Australie et le Canada sont passés aux nouvelles normes, l'Europe devrait quant à elle s'y mettre en 2014.
Cette nouvelle méthode est simple, elle consiste juste à "reconnaître les dépenses en recherche et développement, au divertissement, à la création littéraire et artistique comme des investissements à part entière", explique le BEA.
Autre modification, moins impressionnante : le BEA compte modifier la comptabilité des retraites, en prenant en compte les versements effectués par les fonds de pension au fil de l'eau, et non plus en une seule fois, comme c'était le cas avant.
L'une dans l'autre, ces deux modifications opéreront un changement profond sur la taille du PIB américain : en ajoutant des inputs "équivalents au PIB de la Belgique", elles pourraient le faire grimper de 3 %, estime le Financial Times. Les dépenses purement "créatives" compteront pour 0,5 % de l'économie américaine.
Mieux, écrit le quotidien britannique, ces nouveaux calculs feront baisser la part des dépenses fédérales dans le PIB de 0,5 %, et la part de la dette publique de 2 %, des arguments utiles face aux Républicains, qui dénoncent un budget fédéral "hors de contrôle".

Le Monde

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