Saturday 18 January 2014

Kaboul libère des talibans : colère de Washington

Des talibans capturés par les services de renseignement afghans, le 7 janvier.

La présidence afghane a annoncé jeudi la libération prochaine de 72 combattants talibans présumés écroués à la prison de Bagram, malgré des protestations des Etats-Unis. Cette décision, prise à l'issue d'une réunion de haut niveau présidée par Hamid Karzaï, le chef de l'Etat afghan, fait suite à l'examen des dossiers de 88 détenus par les autorités afghanes, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Seize prisonniers, contre lesquels il existe des « preuves » de leur dangerosité, resteront sous les verrous. Sur les 88 détenus concernés, « il n'existe aucune preuve contre 45 d'entre eux (...) et 27 d'entre eux ne sont cités que dans des rapports, sans preuve formelle à leur encontre », souligne le communiqué, évoquant un compte rendu d'enquête présenté lors de la réunion par le chef du renseignement afghan (NDS), Rahmatullah Nabil.
« Nous ne pouvons accepter que des citoyens afghans innocents restent sans motif et sans jugement pendant des mois ou des années en prison », a dit e porte-parole du président, Hamid Karzaï. « Malheureusement nous savons que c'est le cas, en toute illégalité et en violation de la souveraineté afghane, à Bagram, base aérienne américaine au nord de Kaboul, a-t-il ajouté. Nous ne pouvons le tolérerplus longtemps. »
ACCORD BILATÉRAL DE SÉCURITÉ EN JEU
Ce désaccord sur les prisonniers est une nouvelle source de tensions dans les relations entre l'Afghanistan et les Etats-Unis, déjà mises à mal par le refus d'Hamid Karzaï de signer un accord de sécurité bilatéral pour organiser la présence militaire américaine dans le pays après le retrait de la quasi-totalité de l'armée américaine, cette année.
« Ces 72 détenus sont de dangereux criminels contre lesquels existent des preuves solides les liant à des crimes terroristes, y compris l'utilisation d'engins explosifs, responsables de la plupart des meurtres de civils afghans », a dit Jen Psaki, porte-parole du département d'Etat. Interrogée pour savoir si ces possibles libérations de détenus peuvent influer sur la signature de l'accord de sécurité conclu entre les Etats-Unis et l'Afghanistan, Jen Psaki a répondu que « le temps le dira ».
Hamid Karzaï refuse pour l'instant de promulguer cet accord qui autoriserait un maintien de certaines troupes américaines en Afghanistan au-delà de la fin de l'année, date-butoir d'un retrait complet des forces combattantes de l'OTAN. Psaki a jugé qu'il était dans l'intérêt du peuple afghan et du gouvernement de Kaboul designer ce texte.

Source: Le Monde

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