Pendant que les Etats-Unis dansent au bord de l'abîme, le monde entier se ronge les sangs. Le communiqué du G20 Finances, rendu public vendredi 11 octobre à Washington, alors que la Maison blanche et les républicains n'avaient toujours pas trouvé d'issue à la crise budgétaire, en porte témoignage : "Il est urgent, dit-il, que les Etats-Unis s'attellent à la résolution de leurs problèmes budgétaires". Les sherpas des différents pays du G20, qui passent la nuit à rédiger les communiqués et pinaillent parfois des heures pour déplacer une virgule, n'ont pas pour habitude d'épingler un pays membre, surtout lorsqu'il s'agit de la première puissance économique du monde.
S'ils l'ont fait vendredi, c'est probablement à la fois pour marquer leur inquiétude et pour donner un coup de pouce à l'administration Obama. En faisant comprendreaux républicains américains que l'impasse budgétaire, si elle se prolonge, ne manquera pas d'avoir des effets non seulement sur l'économie américaine mais sur celle de l'ensemble du monde.
Pour le reste, le G20, une institution qui représente 85 % de l'économie mondiale et 75 % de la population de la planète, a réaffirmé son engagement en faveur d'une croissance robuste et riche en emplois, sa volonté de faire progresser la régulation financière, son souci de stratégies d'investissement de long terme. La question de la mise sur pied d'une banque des "Brics" devrait faire l'objet d'une décision finale en 2014 sous présidence australienne, a précisé le ministre russe. Pour les pays émergents, ce serait un moyen de se protéger des turbulences liées au changement attendu de la politique monétaire américaine, à un horizon que l'on ne connaît pas.
Source: Le MOnde