"Leonarda Dibrani, 15 ans, avait été expulsée le 9 octobre du Doubs vers le Kosovo après avoir été interpellée par la police lors d'une sortie scolaire. Khatchik Kachatryan, 19 ans, lycéen à Paris a, lui, été expulsé le 12 octobre vers l'Arménie.
L'affaire Leonarda a donné lieu, mardi 5 novembre, à de nouvelles manifestations dans plusieurs villes et des perturbations dans quelques lycées parisiens. Cependant, la mobilisation des lycéens et des étudiants pour réclamer l'arrêt des expulsions de jeunes étrangers scolarisés semblait s'essouffler.
A la mi-journée à Paris, quelques centaines de manifestants défilaient à l'appel de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), de l'Union nationale lycéenne (UNL) et de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), sous la pluie et sous bonne escorte policière. Lucas Ravaud, du Mouvement interlycéen indépendant, un collectif informel, a évoqué la présence de 1 000 à 2 000 personnes. A titre de comparaison, les manifestations précédentes avant les vacances de la Toussaint avaient mobilisé plusieurs milliers de jeunes.
La FIDL appelle en outre à "une semaine d'actions" à partir de lundi 11 novembre et à une deuxième manifestation jeudi. L'UNL pourrait également se mobiliserjeudi.
Selon le rectorat de Paris, 18 lycées – sur une centaine – ont été "perturbés" dans la matinée. La FIDL a recensé 30 lycées "lourdement perturbés à Paris", dont Charlemagne (4e arrondissement) ou Victor-Hugo (3e).
Des lycées de Rouen, Nancy, Gardanne, Marseille et Mende ont également été perturbés, selon la police. Des manifestations sont par ailleurs annoncées àStrasbourg, Metz, Reims, Lille (à l'appel de la Confédération générale du travail (CGT), de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), de la Fédération syndicale unitaie (FSU), et de Solidaires), Marseille, Bordeaux et Alençon.
Le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon,a exhorte lundi les lyceens mobilises a ne pas recourir a la "violence" et aux "blocus"."Leur émotion légitime a été entendue, dit-il, le premier ministre et le ministre de l'intérieur ont rédigé une circulaire qui sanctuarise l'école et le périscolaire." M. Peillon a cependant exclu toute autre mesure susceptible d'assouplir la législation en matière d'expulsion de familles d'enfants scolarisés.
Source: Le Monde