"L'armée vénézuélienne a pris d'assaut, dimanche 16 mars, une place de Caracas devenue depuis six semaines un bastion des manifestants hostiles au gouvernement socialiste du président Nicolas Maduro.
Les soldats de la garde nationale ont tiré des cartouches de gaz lacrymogènes et aspergé au canon à eau plusieurs centaines de contestataires, qui ont répliqué en jetant des pierres et des cocktails incendiaires. Ils ont finalement dû abandonner la plaza Altamira, théâtre d'affrontements quotidiens depuis des jours.
Certains militaires juchés sur des motos ont encerclé des manifestants et procédé à des interpellations. Les soldats ont également démoli des barricades dressées par les opposants, conformément au souhait du chef de l'Etat de « nettoyer » cette place située dans la partie la plus opulente de la capitale, dans l'est de la ville.
« Nous allons libérer les espaces envahis par les manifestants », avait lancé le successeur d'Hugo Chavez peu avant l'opération des forces de l'ordre, lors d'un meeting qui se tenait dans un autre secteur de Caracas.
Des chefs de l'opposition, relayés par les étudiants, exhortent depuis le début du mois de février les Vénézuéliens à manifester dans les rues leur mécontentement contre le gouvernement, à dénoncer l'insécurité, les pénuries ou encore la présence de conseillers cubains au sein de l'armée. Dimanche, plusieurs milliers de personnes ont ainsi marché jusqu'à la base aérienne de Carlota.
Mais le meeting organisé en soutien à Nicolas Maduro a également mobilisé des milliers de partisans du gouvernement.
En dépit des troubles, le chef de l'Etat ne semble pas menacé par un« printemps vénézuélien ».
Les forces armées restent fidèles au président, le nombre des manifestants est bien moindre qu'il y a dix ans lors d'une vague de contestation contre Hugo Chavez, et les chefs de l'opposition sont eux-mêmes divisés sur le bien-fondé de cette stratégie de confrontation dans la rue, qui a fait une trentaine de morts dans le pays depuis six semaines"
Source: Le Monde