Dans son point de conjoncture publié jeudi 3 octobre, l'Insee souligne qu'"en France, l'éclaircie du deuxième trimestre se confirmerait au second semestre" de l'année 2013. Après une croissance du produit intérieur brut (PIB) confirmée de 0,5 % entre avril et juin, les experts de l'institut de conjoncture estiment que la croissance a été nulle au troisième trimestre mais devrait à nouveau accélérer sur les trois derniers mois de 2013, à +0,4 %.
Sur l'ensemble de 2013, en moyenne annuelle, la croissance ressortirait donc selon l'Insee à 0,2 %, après 0 % en 2012. A première vue, pas de quoi s'enthousiasmer. Mais, comme le souligne l'Insee, "ce faible écart masque une nette accélération au cours de l'année 2013". Le glissement annuel du PIB atteindrait 0,8 % en fin d'année, alors qu'il était de -0,2 % en 2012, explique Cédric Audenis, responsable de la conjoncture à l'Insee. "C'est le rebond de la production manufacturière" qui a porté cette reprise, souligne-t-il. Selon lui, l'autre point saillant de cette photographie de l'économie française est le fait qu'au quatrième trimestre le PIB en volume retrouverait son niveau d'avant-crise, c'est-à-dire celui du premier trimestre 2008.
De là à dire que l'économie française est engagée sur une voie rapide, il y a un pas que les spécialistes de l'Insee ne franchissent pas. "Nous sommes dans une reprise un peu particulière, avec des facteurs de déséquilibre qui persistent. La France n'enchainera pas les 0,4 % de croissance par trimestre pendant trois ans",relativise M. Audenis.
La vigueur et la pérennité de la reprise dépendront beaucoup de l'extérieur. Selon l'Insee, la demande adressée à la France devrait rester dynamique d'ici la fin de l'année et soutenir les exportations, même si les entreprises souffrent de l'appréciation de l'euro observée depuis mi-2012.
Dans ce contexte, l'embellie sera timide sur le marché de l'emploi. L'Insee prévoit que l'emploi dans le secteur marchand continuera de reculer aux troisième et quatrième trimestre, mais moins sévèrement que lors des trimestres précédents. Malgré ces destructions de postes, l'emploi total va progresser au deuxième semestre, en raison de la montée en puissance des emplois d'avenir.
Le Monde