Il n’y a pas que le diplôme pour accéder à l’emploi : l’exemple du Club Med
24,5 % des jeunes (15-24 ans) sont au chômage, selon les derniers chiffres de l'Insee... Face à ce désastre national, il est peut-être temps d'essayer de penser et d'agir autrement. "Hors de la boîte", comme disent les anglo-saxons.
Entreprise atypique, le Club Med fait justement partie de ces employeurs qui sortent des sentiers battus. Chaque année, il recrute entre 2 000 et 2 500 collaborateurs, jeunes pour la plupart (moyenne d'âge : autour de 24 ans), et dont beaucoup (25 % environ) n'ont, au départ, aucune qualification. Et ça marche : beaucoup de ces recrues, engagées le plus souvent sur des contrats saisonniers, finissent par accéder à un emploi "durable" – au sein du groupe ou à l'extérieur. Bref, le Club joue à fond son rôle d'ascenseur social.
Pour parvenir à ce résultat, le Club Med utilise une approche originale, et dont pourraient utilement s'inspirer bien d'autres entreprises. Un ensemble cohérent, adapté à sa culture interne, et qui lui permet de rester fidèle à son histoire. Essayons de dégager les principales leçons de sa démarche.
1. Le diplôme ne fait pas tout. Le Club recrute au niveau bac, à bac +2-3 et plus rarement à bac + 4-5, pour une centaine de métiers différents : hôtellerie-restauration, loisirs (sport, notamment), petite enfance, métiers "support" (RH, compta, finance, etc.). Mais surtout, l'entreprise met l'accent sur les les compétences professionnelles et sur le comportement, beaucoup plus que sur le parchemin.
2. Progression professionnelle + développement personnel : la double promesse du Club. A chacune de ses recrues, le Club n'offre pas seulement un emploi, mais la possibilité de travailler sur soi, d'acquérir une "expérience de vie" inédite dans le monde de l'entreprise. "Notre parti pris est d'aider nos collaborateurs à se révéler, au-delà de leur métier", indique Sylvie Brisson, la DRH du groupe. Le slogan de l'actuelle campagne RH du Club – "Le bonheur de se révéler" – est d'ailleurs très explicite à ce sujet.
3. L'importance de la promotion interne. Corollaire des deux premiers points, il est primordial que tout ne soit pas joué dès la sortie de l'école, que les portes ne soient pas fermées à 20 ou 22 ans pour le restant de sa vie. Un jeune qui rejoint le Club pour une saison peut parfaitement être repéré comme "haut potentiel" et devenir un jour manager ou chef de village.
4. Le sens du service, qualité primordiale. Depuis que le Club, il y a deux ans, a fait le choix de monter en gamme, la qualité du service joue un rôle encore plus important. Or ce sens du service, ce goût de "faire plaisir au client", est une compétence appréciée dans une foule de métiers et de secteurs. Et cela, on l'apprend (ou on le développe) au Club.
Source: Le Monde