Des journalistes ont lancé mardi une campagne de protestation contre le procèsannoncé la semaine dernière par les autorités égyptiennes contre vingt journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazira. Seize d'entre eux, des Egyptiens, sont accusés d'appartenance à une « organisation terroriste », en référence aux Frères musulmans, et sont soupçonnés d'avoir « porté atteinte à l'unité nationale et la paix sociale ». Les quatre étrangers – deux Britanniques, un Australien et un Néerlandais – sont accusés d'avoir « collaboré » avec leurs collègues et d'avoir diffusé « de fausses nouvelles ».
Huit d'entre eux sont actuellement détenus, les autres sont recherchés par les autorités. La journaliste néerlandaise Rena Netjes a quant à elle fui l'Egypte mardi et a rejoint les Pays-Bas. Qualifiant les accusations à son encontre de "ridicules", MmeNetjes pense avoir été incriminée en raison d'un rendez-vous professionnel en décembre avec un journaliste d'Al-Jazira à l'hôtel Mariott, dans le centre du Caire.
La campagne est menée principalement sur Twitter, sous le hashtag #FreeAJStaff (« libérez l'équipe d'Al-Jazira »). Selon Al-Jazira, elle a été lancée par l'Association des correspondants étrangers d'Afrique de l'Est, dont est membre son correspondant dans la région. Elle a été reprise par plusieurs bureaux de la chaîne à travers le monde, et par des membres d'autres rédactions. Ces journalistes ont posté sur le réseau une photo d'eux-mêmes bâillonnés par une croix de scotch ou un drapeau égyptien, accompagnée de ce hashtag.
Source: Le Monde