Depuis plusieurs jours, les spéculations sur une intervention occidentale en Syrievont bon train. Washington, qui cherche à constituer une coalition, serait prêt àmener des frappes aériennes contre le régime syrien. Une "attaque limitée", selon le président américain, Barack Obama, destinée à "punir" Damas pour l'utilisation présumée massive d'armes chimiques le 21 août dans la banlieue de Damas. Dans l'hypothèse de frappes, les médias américains ont déjà commencé àimaginer les différents scenarios d'une future intervention. Une question, essentielle, mais pour l'heure éludée par l'administration américaine, revient cependant : quels seraient les buts de guerre d'une telle action et avec quels objectifs sur le terrain et pour Washington ?
Une chose apparaît certaine pour les commentateurs de la presse américaine : l'enjeu ne serait pas ici de défendre un quelconque intérêt américain. FrapperDamas "en assumant la plus grande part de responsabilité, et soutenir n'importe quel gouvernement qui remplacerait le régime de Bachar Al-Assad ne correspond ni à une valeur américaine cruciale, ni à un intérêt national vital, résume dans ForeignPolicy Aaron David Miller, spécialiste du Moyen-Orient. Obama le sait, tout comme la majorité du peuple américain".
Une porte-parole du département d'Etat avait déjà répondu, en assurant le 26 août que l'opération n'aurait pas pour but de faire tomber le régime, ni de forcer Bachar Al-Assad à négocier. Mais alors quoi ? "Deux grandes raisons", selon le magazine Time, pousseraient en fait Barack Obama à agir. Il y a un peu plus d'un an, le président américain avait mis en garde le régime de Damas : l'utilisation d'armes chimiques constituerait une "ligne rouge" à ne pas franchir. La crédibilité de M. Obama serait donc en jeu. "Il est dangereux que les menaces d'un président sonnent creux", prévient le journaliste Michael Crowley.
Source: Le Monde