L'Inde est en contact avec d'autres pays émergents pour un projet d'intervention concertée sur les marchés des changes extraterritoriaux, accusés d'avoiraccentué la chute de leurs devises depuis trois mois, a déclaré vendredi 30 août un haut responsable du ministère indien des finances.
"Ce sera une question de jours plutôt que de semaines", a assuré Dipak Dasgupta, principal conseiller économique du ministère indien des finances.
IL a précisé que les discussions ne se limitaient pas aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), sans que l'on sache clairement dans l'immédiat quels autres pays émergents sont intéressés en dehors du club des plus grands d'entre eux. La Banque centrale brésilienne a toutefois dit ne pas être partie prenante actuellement à un tel projet. "Il n'y a aucune initiative de ce type", a déclaré un porte-parole de la Banque centrale brésilienne.
Le projet d'une action commune des principales économies émergentes pourcontrer l'impact de la hausse du dollar liée à la perspective d'un durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine avait été évoqué en juin par la présidente brésilienne, Dilma Roussef, au cours d'un échange téléphonique avec son homologue chinois.
De nombreux émergents ont été confrontés à des sorties massives de capitaux depuis la fin de mai et les premières indications par la Fed d'un ralentissement de ses rachats d'actifs. La chute de leur monnaie a été accentuée par les attaques de vendeurs à découvert sur les marchés à terme non livrables (NDF).
Les marchés NDF se sont développés ces dernières années pour permettre aux investisseurs étrangers de spéculer sur les devises de pays qui n'ont pas de marché au comptant suffisamment accessible. Selon Dipak Dasgupta, ces marchés sur lesquels il n'y a pas de livraison de la monnaie achetée ont exercé des pressions sur douze des principales devises émergentes, parmi lesquelles les monnaies du Brésil, de la Chine, de l'Inde, de la Russie, de l'Afrique du Sud, de la Turquie et de la Malaisie.
Les principaux pays émergents – réunis sous l'acronyme de BRICS et qui incluent le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud - s'étaient inquiétés des turbulences sur les marchés financiers internationaux à l'occasion du sommet du G20 à Moscou en juillet, mais aucune initiative ne s'était matérialisée depuis. Un nouveau sommet du G20 doit se tenir la semaine prochaine à Saint-Pétersbourg.
Les BRICS travaillent depuis un an à la constitution d'un fonds de réserve de 100 milliards de dollars et d'une banque de développement commune destinés à rééquilibrer un système financier international qu'ils jugent dominé par les pays riches.
Source: Le Monde