La Coalition de l'opposition syrienne s'est prononcée, samedi 18 janvier à Istanbul lors d'un vote, pour l'envoi d'une délégation la semaine prochaine à la conférence de paix dite Genève 2. Lors de ce vote à bulletin secret, 58 membres de la Coalition ont voté oui à cette participation, 14 ont voté non, 2 se sont abstenus et un a voté blanc, selon les résultats officiels communiqués par la Coalition.
Ce vote a sanctionné plusieurs heures de vives discussions entre les membres de l'opposition modérée au président syrien, Bachar Al-Assad, réunis depuis la mi-journée à huis clos dans un hôtel de la lointaine banlieue d'Istanbul. « Les négociations de Genève 2 ont comme unique but de satisfaire les demandes de la révolution (...) et avant tout de retirer au boucher [Assad] tous ses pouvoirs », a déclaré M. Jarba, le chef de la Coalition de l'opposition syrienne.
Le ministre britannique des affaires étrangères, William Hague, a salué samedi cette décision. « La Coalition nationale a pris cette décision difficile malgré un contexte marqué par les attaques brutales et continuelles du régime contre les civils syriens et le blocage délibéré de l'aide humanitaire », a-t-il déclaré. M. Hague a rappelé que tout accord en vue de mettre fin au conflit syrien exigerait que le président Assad quittât le pouvoir.
L'OPPOSITION TRÈS DIVISÉE
La Coalition était très divisée sur l'opportunité de s'asseoir à la table des négociations avec les représentants du régime de Damas, ainsi que l'y poussent depuis plusieurs semaines ses parrains occidentaux et arabes.
L'opposition syrienne de l'intérieur, tolérée par le régime, avait annoncé mercredi 15 janvier qu'elle ne participerait pas à la conférence de paix de Genève 2, censée s'ouvrir le 22 janvier, à Montreux, en Suisse. Le Comité de coordination nationale pour les forces de changement démocratique (CCND), qui ne fait pas partie de la Coalition nationale de l'opposition syrienne (CNS), le principal rassemblement d'opposants au régime Assad, estime que « les conditions ne sont pas réunies pour réussir cette conférence ».
Le Monde