Sunday, 19 January 2014

Paris, perle du Japon

ou Nââândé ! ? (NiL éditions), d'Eriko Nakamura, une Japonaise expatriée à Paris, pour apprécier l'étendue des différences entre la France et le Japon. Pourtant, les deux pays restent réciproquement fascinés l'un par l'autre. En témoigne le nombre d'adresses nippones à Paris"Il y a vingt ans, quand je me suis installée à Paris, il n'existait pas autant de lieux japonais. Depuis trois ans, le phénomène s'est accéléré", remarque Minako Norimatsu, journaliste et auteur du Guide du Japon à Paris (Editions du Chêne). En effet, depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, on n'avait jamais assisté à une telle énergie chez les Japonais. "Cet événement nous a tellement affectés que de jeunes talents ont ressenti l'urgence d'exporter leur entreprise et de participer à la promotion de la culture japonaise partout dans le monde", note Yoko Nakamura, créatrice de l'agence Red Dot and Blue Stripes, qui aide les entreprises nippones à s'expatrier en France (et inversement).

Elle est d'ailleurs chargée de l'exposition ambitieuse consacrée au Japon qui aura lieu au Bon Marché en septembre 2014. Une année importante puisqu'elle marque aussi les 90 ans du partenariat culturel franco-japonais et devrait être rythmée par des événements sur tout le territoire (www.institutfrancais.jp/fr/). "Jamais l'intérêt des Français pour le Japon n'a été aussi fort, confirme Yoko Nakamura. D'autant que l'Unesco vient d'ajouter l'alimentation japonaise - washoku - à la liste des patrimoines culturels immatériels." Une cuisine réputée saine qui bénéficie aussi des dernières phobies nutritionnelles, comme celles du gluten ou des produits laitiers, peu utilisés par les Japonais.

Mais l'obsession des Français pour les traditions japonaises ne se borne pas à l'art culinaire. "Au salon Maison et Objet, le nombre d'exposants nippons progresse régulièrement. Leurs objets originaux séduisent car ils s'inscrivent dans une tradition de savoir-faire agrémenté d'une touche de modernité", explique Philippe Brocart, directeur général du salon. Il existe même depuis peu des e-shops d'artisanat japonais, à l'instar de Shopu.fr, qui importe des objets rares en petites quantités. Un développement qui témoigne de ce goût partagé pour les métiers d'art. "La France possède une sensibilité particulière. Son attirance pour le Japon réside peut-être dans cet écho lointain entre nos cultures. Comme deux faux jumeaux qui se reconnaîtraient dans la foule", analyse Takeshi Sato, créateur de la Galerie Nakaniwa, à Paris.

Le Monde

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